Les juges d'instruction au tribunal spécial qui se penche sur les violences de masse commises par les Khmers rouges au Cambodge dans les années 1970 ont rejeté la demande de mise en liberté de l'ancien chef de l'Etat Khieu Samphan, selon des documents publiés lundi à Phnom Penh.
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Khieu Samphan, 77 ans, arrêté en novembre 2007, avait été mis en examen pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité pour son rôle présumé dans les atrocités attribuées au régime ultra-communiste de Pol Pot. Ses avocats avaient estimé qu'il n'y avait pas suffisamment de preuves pour le maintenir en détention.
La cour en a décidé autrement. "Il existe toujours des raisons plausibles de croire que la personne mise en examen a incité à la commission des crimes pour lesquels il est poursuivi, à savoir le meurtre, l'extermination, l'emprisonnement, la persécution et d'autres actes inhumains", ont estimé les juges français Marcel Lemonde et cambodgien You Bunleng.
En outre, ont-ils ajouté, les procureurs ont fait valoir que "la remise en liberté de la personne mise en examen pourrait provoquer des manifestations d'indignation qui pourraient conduire à la violence".
Khieu Samphan, qui est défendu notamment par l'avocat français Jacques Vergès, a nié les faits qui lui sont reprochés. La date de son procès n'a pas encore été fixée. Quatre autres responsables Khmers rouges sont actuellement détenus dans un complexe proche du tribunal parrainé par l'ONU à Phnom Penh.
Près de deux millions de personnes avaient trouvé la mort sous le régime des Khmers rouges, qui a fait régner la terreur entre 1975 et 1979 au Cambodge, vidant les villes au profit des campagnes, exténuant la population par le travail forcé et organisant de vastes purges. Les Khmers rouges avaient été chassés du pouvoir par une invasion vietnamienne.